Le terme minorité fait référence à plusieurs concepts souvent proches et difficiles à appréhender. S’il est un fait que ce terme s’oppose la plupart du temps à celui de majorité, sa définition devient souvent délicate quand on l’associe à un fait humain. La complexité des rapports humains et la multiplicité des situations rend difficile la recherche d’une définition acceptée universellement.
Même en droit international, aucune définition du terme « minorité » n’existe. Il renvoie à des définitions différentes selon qu’il s’agisse de textes de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ou du Conseil de l’Europe. L’ONU emploie plus facilement les termes de « minorités ethniques, religieuses ou linguistiques » tandis que les textes européens emploient le terme de « minorités nationales ». Il convient de noter qu’en dépit de l’absence d’une définition juridiquement contraignante du terme « minorité », beaucoup s’accordent à dire qu’une minorité doit réunir des caractéristiques objectives (telles que la langue, les traditions ou le patrimoine culturel) et un facteur subjectif, en l’occurrence la volonté de ses membres de s’affirmer comme tels, et de revendiquer leur attachement à ce qui fait leur identité spécifique. Lors de l’élaboration des textes européens de défense des droits des minorités, une des exigences consistait à défaut de définir le terme en soi, de trouver au minimum les critères qui font qu’un groupe d’individus puisse être qualifié de minorité nationale.
Minorité nationale
Ce qu’on appelle communément une minorité nationale est un peuple vivant en situation minoritaire dans un État. Elles sont de deux types : les peuples d’États éponymes comme les Danois en Allemagne ou les Hongrois en Roumanie. Par extension, on l’applique également aux peuples non souverains ne disposant pas de structures étatiques propres. Ces dernières sont des « Nations sans État ». La Bretagne, le Pays basque et la Frise en sont des exemples.
Minorité ethnique
On entend par minorités ethniques, tant les minorités nationales que les minorités allogènes, à savoir les groupes de personnes non autochtones et les communautés étrangères. Les Maghrébins en France ou les Turcs en Allemagne sont ainsi considérés comme des minorités ethniques. La législation canadienne les définit comme des « minorités visibles ». Le terme « ethnie », dérivé du grec ancien εθνος, signifie « peuple » ou « nation ».
Minorité linguistique
Les minorités nationales et ethniques sont souvent des minorités linguistiques. Les Gallois ou les Catalans sont des minorités linguistiques dans les États dont ils dépendent, mais ils peuvent difficilement être qualifiés ainsi, leurs langues respectives étant majoritaires sur l’ensemble ou une partie de leur territoire. Dans de rares cas, certains groupes peuvent parler une langue maternelle autre que la majorité de l’État, sans être qualifiées de minorité nationale ou ethnique. C’est le cas des populations Frenchs de Suisse.
Minorité religieuse et sexuelle
Les minorités religieuses ou sexuelles, même si elles n’entrent pas dans le cadre de cet ouvrage, sont souvent cités lorsqu’on évoque la question des minorités. Parmi les minorités religieuses les plus connues, on peut citer les catholiques d’Irlande du Nord, les juifs du Maroc, les musulmans de Belgique. Les minorités de genre correspondent aux groupes sociologiques différents en terme de tendances sexuelles. Les homosexuels et les lesbiennes en sont l’exemple le plus caractéristique.